Login

Cuma « Coopérer est un principe d’avenir »

La Fncuma (Fédération nationale des Cuma) a organisé mardi 18 novembre un colloque intitulé « Travail, coopérer pour se libérer ». Au programme : une réflexion sur l’avenir des Cuma et du travail coopératif en agriculture et de nombreux témoignages afin de susciter l’échange et la réflexion.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Alors que la tendance dans les mentalités, à l’école, ou encore dans la vie professionnelle est à l’individualité, à la compétition plutôt qu’à la solidarité, la Fncuma souhaite continuer de relever le défi du travail coopératif. « Coopérer devient nécessaire » s’exclame Eric Magnet, administrateur de la Fncuma.


Les Cuma permettent de partager, de travailler en groupe,
et de ne plus être « seul » à la tête d’une exploitation
 (© Entraid)
L’objectif de la Fncuma est de réduire les charges de mécanisation des exploitations agricoles et d’optimiser la gestion du temps de travail via la coopération dans le travail quotidien. Le travail en commun, c’est par exemple investir dans une machine agricole à plusieurs, « c’est investir en commun et s’organiser autour de la machine » explique Eric Magnet. « On partage avec les machines, mais on partage aussi avec les hommes. C’est une solution globale » ajoute-t-il.

« Les Cuma permettent d’accompagner la maturation des projets. Elles sont sources de productivité, de convivialité, de rupture de l’isolation, de professionnalisation et de valorisation du secteur agricole sur notre territoire » affirme Patrick Sagory, ergonome et directeur de l’Aract Poitou Charentes.

« Coopérer devient nécessaire »

Elles sont sources de productivité car elles doivent contribuer à la baisse des charges de mécanisation. Autrement dit un pulvérisateur qui traite sur 1000ha chaque année, est plus « rentable » que ce même pulvérisateur qui est utilisé pour 70 ha. « Réduire de 30€/ha les charges, c’est économiser 500 millions d’euros sur les charges de la ferme France » ajoute Jean Pierre Carnet, président de la Fncuma, en indiquant que le monde agricole possède une réelle marge de progrès.

Pour la convivialité et la rupture de l’isolation Patrick Sagory et les membres de la Fncuma estiment qu’elles incitent aux partages, aux travails de groupe, et à ne plus être « seul » à la tête d’une exploitation. Du côté de la professionnalisation, le travail en commun permet de développer son expertise via l’échange et la connaissance des autres. Et enfin, sur l’aspect valorisation du secteur, tous affirment que les Cuma contribuent au maintien d’un tissu social et économique sur l’ensemble du territoire et permet aux exploitations agricoles d’envisager durablement leur avenir.

« Sources de productivité, de convivialité, de rupture de l’isolation, de professionnalisation et de valorisation du secteur »

« C’est une dynamique très positive qui s’installe sur le territoire » estime Patrick Sagory. Les Cuma favorisent le développement, l’installation via la diminution des investissements à réaliser et créent de l’emploi. Côté emploi, la Fncuma incite à l’embauche d’un ou de plusieurs salariés qui doivent assurer « une réduction des charges », via l’augmentation de la productivité et l’entretien du matériel et de plus, « une réduction du temps de travail ou d’astreinte ».

« Coopérer pour se libérer est un principe d’avenir » insiste Eric Magnet. Cette « libération » peut avoir deux objectifs : libérer du temps pour la vie « personnelle », ou permettre à l’agriculteur de dégager du temps à ces réflexions « stratégiques » (comme, permettre par exemple à un éleveur laitier de prendre du temps dans la gestion de son troupeau).

Pour tous ces aspects précédemment définis, Gontran Lejeune, président du Centre des jeunes dirigeants, directeur d’une agro industrie explique que le secteur agricole a compris beaucoup de chose : « Vous êtes à la pointe du système coopératif », affirme-t-il. Il insiste en estimant qu’avec la crise actuelle, les systèmes coopératifs ont un avenir certain.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement